Selon lâarticle L 421-2 du Code de lâaction sociale et des familles, l’assistant familial est la personne qui, moyennant rĂ©munĂ©ration, accueille habituellement et de façon permanente des mineurs et des jeunes majeurs de moins de vingt et un ans Ă son domicile. Son activitĂ© s’insĂšre dans un dispositif de protection de l’enfance, un dispositif mĂ©dico-social ou un service d’accueil familial thĂ©rapeutique. Il exerce sa profession comme salariĂ© de personnes morales de droit public ou de personnes morales de droit privĂ© dans les conditions prĂ©vues par les dispositions du titre II ainsi que par celles du chapitre III du livre IV du Code de lâaction sociale et des familles, aprĂšs avoir Ă©tĂ© agréé Ă cet effet.
Lâavenant du 20 mars 2007 a introduit des dispositions spĂ©cifiques aux assistants familiaux constituant lâannexe 11 Ă la Convention collective du 15 mars 1966.
Cependant, les partenaires sociaux ont constatĂ© le besoin de faire Ă©voluer certaines dispositions de cette annexe afin de tenir compte des modifications lĂ©gislatives ou rĂ©glementaires, des Ă©volutions du mĂ©tier, de lâintĂ©gration dans des Ă©quipes pluridisciplinaires, de la prise en charge des personnes accueillies et enfin, dâamĂ©liorer leurs conditions de travail.
Ainsi, Nexem, la CFDT, la CFTC, la CGT et FO viennent de conclure un avenant n°351 du 12 avril 2019 Ă la Convention collective nationale du 15 mars 1966, qui a Ă©tĂ© agréé par arrĂȘtĂ© du 24 septembre 2019 et est entrĂ© en vigueur Ă compter du 1er novembre.
Cet avenant de rĂ©vision se substitue Ă lâavenant du 20 mars 2007 et modifie lâannexe 11 de la CCN.
Il porte donc sur le statut des assistants familiaux travaillant dans les centres ou services d’accueil familial ou de placement familial spĂ©cialisĂ©, relevant de la convention collective nationale (CCN) de 1966.
Certains apports de cet avenant n° 351 sont présentés ci-aprÚs.
- Lâapplication des dispositions de la CCN aux assistants familiaux (article 4) :
Un certain nombre de dispositions de la CCN 66 sont désormais applicables aux assistants familiaux :
– LibertĂ© dâopinion ;
– Droit syndical ;
– Infraction Ă la libertĂ© dâopinion et Ă la libertĂ© syndicale ;
– DĂ©lĂ©guĂ©s du personnel ;
– ComitĂ© dâentreprise ;
– Conseil dâĂ©tablissement ;
– ComitĂ© dâhygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail ;
– Condition de recrutement ;
– Embauche â confirmation ;
– IndemnitĂ© de licenciement ;
– Licenciement pour suppression dâemplois ;
– CongĂ©s familiaux exceptionnels ;
– CongĂ©s exceptionnels non rĂ©munĂ©rĂ©s ;
– CongĂ©s « formation Ă©conomique, sociale et syndicale » ;
– CongĂ©s de maladie ;
– CongĂ©s pour accident du travail et maladie professionnelle ;
– CongĂ© de maternitĂ© et dâadoption et congĂ© parental dâĂ©ducation ;
– Conditions gĂ©nĂ©rales de discipline ;
– Majoration dâancienneté ;
– RĂ©gime de retraite complĂ©mentaire et de prĂ©voyance ;
– RĂ©gime de complĂ©mentaire santĂ© ;
– Commission nationale paritaire de conciliation ;
– Salaire (valeur du point)Â ;
– IndemnitĂ© de sujĂ©tion spĂ©ciale.
Les autres dispositions sont rĂ©gies par la loi et lâavenant du 12 avril 2019.
- Lâembauche et contrat de travail (articles 5 et 6) :
En plus des mentions prĂ©vues par lâarticle 13 de la Convention collective, le contrat de travail de lâassistant familial doit prĂ©voir que :
– Le domicile de lâassistant familial est le lieu principal de son activitĂ©. Ses fonctions pourront, de plus, lâamener Ă effectuer des dĂ©placements, des accompagnements et Ă participer Ă des rĂ©unions et sĂ©ances de travail en dehors de son domicile. Le changement de domicile doit rester compatibles avec les conditions dâexercice de sa mission ;
– Lâassistant familial doit informer lâemployeur de son intention de dĂ©mĂ©nager deux mois Ă lâavance.
En outre, un contrat dâaccueil distinct du contrat de travail doit ĂȘtre Ă©tabli obligatoirement entre lâassistant familial employĂ© et lâemployeur, pour chaque personne accueillie Ă titre permanent et annexĂ© au contrat de travail.
- Les conditions dâemploi (article 7) :
Le travail de lâassistant familial en placement familial spĂ©cialisĂ© comporte notamment les conditions suivantes :
– Le travail avec les autres membres de lâĂ©quipe pluriprofessionnelle du centre ou du service, notamment dans le cadre de lâĂ©laboration des projets personnels ;
– Lâapplication des dĂ©cisions relatives aux soutiens notamment Ă©ducatif, social et thĂ©rapeutique dont la personne placĂ©e doit bĂ©nĂ©ficier ;
– La participation aux rĂ©unions auxquelles il est conviĂ© par lâemployeur.
- Lâorganisation de relais (article 9) :
Pour assurer la continuitĂ© de l’accueil, l’employeur doit dĂ©sormais mettre en place « des relais afin d’organiser les diffĂ©rentes absences (congĂ©s, arrĂȘts de travail pour maladie, participation aux rĂ©unions institutionnelles, formation, absences pour raison syndicale ou pour l’exercice d’un mandat, etc.) ».
Ces accueils seront rémunérés en fonction de leur durée.
- La rémunération (article 10) :
La rĂ©munĂ©ration de lâassistant familial est Ă©tablie diffĂ©remment selon la nature de lâaccueil que mentionne le contrat dâaccueil :
– Lâaccueil est « permanent » en ce quâil a lieu le jour et la nuit, par opposition aux assistants maternels ;
– Lâaccueil permanent peut ĂȘtre soit continu soit intermittent.
Lâarticle 10 de lâavenant dĂ©taille les modalitĂ©s de rĂ©munĂ©ration en fonction de ces distinctions :
– Accueil permanent continu (article 10.1) ;
– Accueil permanent intermittent (article 10.2)Â ;
– Accueil mixte (article 10.3) : accueil Ă la fois de personnes de façon continue et de personnes de façon intermittente.
- LâindemnitĂ© pour sujĂ©tions exceptionnelles (article 10.4) :
La rĂ©munĂ©ration de lâassistant familial est majorĂ©e pour tenir compte des sujĂ©tions exceptionnelles entraĂźnĂ©es Ă©ventuellement par des handicaps, maladies ou inadaptation. Elle est Ă©galement majorĂ©e dans les cas oĂč des contraintes rĂ©elles dues aux soins particuliers ou Ă lâĂ©ducation spĂ©ciale entraĂźnĂ©s par lâĂ©tat de santĂ© de la personne accueillie pĂšsent sur lâassistant familial.
Cette indemnitĂ© de sujĂ©tion exceptionnelle ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă 15,5 fois le SMIC horaire par mois pour une personne accueillie de façon continue ou la moitiĂ© du SMIC horaire par jour pour une personne accueillie de façon intermittente.
- LâindemnitĂ© compensatrice dâattente (article 12) :
En contrepartie de sa disponibilitĂ©, une indemnitĂ© est versĂ©e Ă lâassistant familial auquel aucune personne nâest momentanĂ©ment confiĂ©e par lâemployeur.
Le montant de lâindemnitĂ© est fixĂ© comme suit :
– La rĂ©munĂ©ration dâactivitĂ© prĂ©cĂ©demment perçue est maintenue pendant un mois, afin de permettre notamment de mener des actions de formation ;
– Puis, pour les trois mois suivants, il est versĂ© une indemnitĂ© qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure, par jour, Ă 2,8 fois le SMIC.
LâindemnitĂ© nâest due quâĂ lâassistant familial comptant 3 mois dâanciennetĂ© au service du mĂȘme employeur et qui sâengage Ă accueillir dans les meilleurs dĂ©lais des personnes prĂ©alablement prĂ©sentĂ©es par lâemployeur dans la limite dâun nombre maximum convenu avec lui.
Lâemployeur qui nâa pas dâenfant Ă confier pendant une durĂ©e de 4 mois consĂ©cutive est tenu de recommencer Ă verser la totalitĂ© du salaire Ă lâissue de cette pĂ©riode sâil ne procĂ©dure pas Ă son licenciement fondĂ© sur lâabsence de personne Ă lui confier.
- Les congés pour évÚnements familiaux (article 13) :
Lâassistant familial bĂ©nĂ©ficie sur justification de congĂ©s exceptionnels rĂ©munĂ©rĂ©s de :
– Cinq jours ouvrables pour le mariage ou le PACSÂ ;
– Deux jours ouvrables pour le mariage dâun enfant ;
– Un jour ouvrable pour le mariage dâun frĂšre ou dâune sĆur ;
– Cinq jours ouvrables pour le dĂ©cĂšs dâun enfant, du conjoint ou du partenaire dâun PACS ;
– Deux jours ouvrables pour le dĂ©cĂšs dâun grand-parent ou dâun petit-enfant.
Dans le cas oĂč lâemployeur nâaurait pas la possibilitĂ© dâaccorder ces congĂ©s avec absence des personnes accueillies, lâassistant familial bĂ©nĂ©ficie dâune indemnitĂ© compensatrice Ă©gale Ă 1/26Ăšme du salaire de base (correspondant au coefficient par personne accueillie, incluant la fonction globale dâaccueil).
- LâindemnitĂ© de licenciement (article 16) :
Lâassistant familial comptant plus de deux ans dâanciennetĂ© chez le mĂȘme employeur aura droit, sauf en cas de faute grave, Ă une indemnitĂ© de licenciement calculĂ©e sur la base dâun demi-mois de salaire par annĂ©e dâanciennetĂ© sans que cette indemnitĂ© puisse ĂȘtre supĂ©rieure Ă 6 mois de salaire.
- LâindemnitĂ© de dĂ©part ou de mise Ă la retraite (article 17) :
En cas de dĂ©part ou de mise Ă la retraite, lâassistant familial bĂ©nĂ©ficiera dâune indemnité :
– Dâun mois des derniers salaires sâil totalise dix annĂ©es dâanciennetĂ© chez des employeurs appliquant la CCN 66 ;
– Trois mois des derniers salaires, sâil a au moins quinze ans dâanciennetĂ© chez des employeurs appliquant la CCN 66 ;
– Six mois des derniers salaires, sâil a au moins vingt cinq ans dâanciennetĂ© chez des employeurs appliquant la CCN 66.