CCN du 15 mars 1966 : le nouvel avenant sur le statut des assistants familiaux

Nov 26, 2019Droit social

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Selon l’article L 421-2 du Code de l’action sociale et des familles, l’assistant familial est la personne qui, moyennant rĂ©munĂ©ration, accueille habituellement et de façon permanente des mineurs et des jeunes majeurs de moins de vingt et un ans Ă  son domicile. Son activitĂ© s’insĂšre dans un dispositif de protection de l’enfance, un dispositif mĂ©dico-social ou un service d’accueil familial thĂ©rapeutique. Il exerce sa profession comme salariĂ© de personnes morales de droit public ou de personnes morales de droit privĂ© dans les conditions prĂ©vues par les dispositions du titre II ainsi que par celles du chapitre III du livre IV du Code de l’action sociale et des familles, aprĂšs avoir Ă©tĂ© agréé Ă  cet effet.
L’avenant du 20 mars 2007 a introduit des dispositions spĂ©cifiques aux assistants familiaux constituant l’annexe 11 Ă  la Convention collective du 15 mars 1966.
Cependant, les partenaires sociaux ont constatĂ© le besoin de faire Ă©voluer certaines dispositions de cette annexe afin de tenir compte des modifications lĂ©gislatives ou rĂ©glementaires, des Ă©volutions du mĂ©tier, de l’intĂ©gration dans des Ă©quipes pluridisciplinaires, de la prise en charge des personnes accueillies et enfin, d’amĂ©liorer leurs conditions de travail.
Ainsi, Nexem, la CFDT, la CFTC, la CGT et FO viennent de conclure un avenant n°351 du 12 avril 2019 Ă  la Convention collective nationale du 15 mars 1966, qui a Ă©tĂ© agréé par arrĂȘtĂ© du 24 septembre 2019 et est entrĂ© en vigueur Ă  compter du 1er novembre.
Cet avenant de rĂ©vision se substitue Ă  l’avenant du 20 mars 2007 et modifie l’annexe 11 de la CCN.
Il porte donc sur le statut des assistants familiaux travaillant dans les centres ou services d’accueil familial ou de placement familial spĂ©cialisĂ©, relevant de la convention collective nationale (CCN) de 1966.
Certains apports de cet avenant n° 351 sont présentés ci-aprÚs.

  • L’application des dispositions de la CCN aux assistants familiaux (article 4) :

Un certain nombre de dispositions de la CCN 66 sont désormais applicables aux assistants familiaux :

– LibertĂ© d’opinion ;

– Droit syndical ;

– Infraction Ă  la libertĂ© d’opinion et Ă  la libertĂ© syndicale ;

– DĂ©lĂ©guĂ©s du personnel ;

– ComitĂ© d’entreprise ;

– Conseil d’établissement ;

– ComitĂ© d’hygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail ;

– Condition de recrutement ;

– Embauche – confirmation ;

– IndemnitĂ© de licenciement ;

– Licenciement pour suppression d’emplois ;

– CongĂ©s familiaux exceptionnels ;

– CongĂ©s exceptionnels non rĂ©munĂ©rĂ©s ;

– CongĂ©s « formation Ă©conomique, sociale et syndicale » ;

– CongĂ©s de maladie ;

– CongĂ©s pour accident du travail et maladie professionnelle ;

– CongĂ© de maternitĂ© et d’adoption et congĂ© parental d’éducation ;

– Conditions gĂ©nĂ©rales de discipline ;

– Majoration d’ancienneté ;

– RĂ©gime de retraite complĂ©mentaire et de prĂ©voyance ;

– RĂ©gime de complĂ©mentaire santĂ© ;

– Commission nationale paritaire de conciliation ;

– Salaire (valeur du point) ;

– IndemnitĂ© de sujĂ©tion spĂ©ciale.

Les autres dispositions sont rĂ©gies par la loi et l’avenant du 12 avril 2019.

  • L’embauche et contrat de travail (articles 5 et 6) :

En plus des mentions prĂ©vues par l’article 13 de la Convention collective, le contrat de travail de l’assistant familial doit prĂ©voir que :

– Le domicile de l’assistant familial est le lieu principal de son activitĂ©. Ses fonctions pourront, de plus, l’amener Ă  effectuer des dĂ©placements, des accompagnements et Ă  participer Ă  des rĂ©unions et sĂ©ances de travail en dehors de son domicile. Le changement de domicile doit rester compatibles avec les conditions d’exercice de sa mission ;

– L’assistant familial doit informer l’employeur de son intention de dĂ©mĂ©nager deux mois Ă  l’avance.

En outre, un contrat d’accueil distinct du contrat de travail doit ĂȘtre Ă©tabli obligatoirement entre l’assistant familial employĂ© et l’employeur, pour chaque personne accueillie Ă  titre permanent et annexĂ© au contrat de travail.

  • Les conditions d’emploi (article 7) :

Le travail de l’assistant familial en placement familial spĂ©cialisĂ© comporte notamment les conditions suivantes :

– Le travail avec les autres membres de l’équipe pluriprofessionnelle du centre ou du service, notamment dans le cadre de l’élaboration des projets personnels ;

– L’application des dĂ©cisions relatives aux soutiens notamment Ă©ducatif, social et thĂ©rapeutique dont la personne placĂ©e doit bĂ©nĂ©ficier ;

– La participation aux rĂ©unions auxquelles il est conviĂ© par l’employeur.

  • L’organisation de relais (article 9) :

Pour assurer la continuitĂ© de l’accueil, l’employeur doit dĂ©sormais mettre en place « des relais afin d’organiser les diffĂ©rentes absences (congĂ©s, arrĂȘts de travail pour maladie, participation aux rĂ©unions institutionnelles, formation, absences pour raison syndicale ou pour l’exercice d’un mandat, etc.) ».
Ces accueils seront rémunérés en fonction de leur durée.

  • La rĂ©munĂ©ration (article 10) :

La rĂ©munĂ©ration de l’assistant familial est Ă©tablie diffĂ©remment selon la nature de l’accueil que mentionne le contrat d’accueil :

– L’accueil est « permanent » en ce qu’il a lieu le jour et la nuit, par opposition aux assistants maternels ;

– L’accueil permanent peut ĂȘtre soit continu soit intermittent.

L’article 10 de l’avenant dĂ©taille les modalitĂ©s de rĂ©munĂ©ration en fonction de ces distinctions :

– Accueil permanent continu (article 10.1) ;

– Accueil permanent intermittent (article 10.2) ;

– Accueil mixte (article 10.3) : accueil Ă  la fois de personnes de façon continue et de personnes de façon intermittente.

  • L’indemnitĂ© pour sujĂ©tions exceptionnelles (article 10.4) :

La rĂ©munĂ©ration de l’assistant familial est majorĂ©e pour tenir compte des sujĂ©tions exceptionnelles entraĂźnĂ©es Ă©ventuellement par des handicaps, maladies ou inadaptation. Elle est Ă©galement majorĂ©e dans les cas oĂč des contraintes rĂ©elles dues aux soins particuliers ou Ă  l’éducation spĂ©ciale entraĂźnĂ©s par l’état de santĂ© de la personne accueillie pĂšsent sur l’assistant familial.
Cette indemnitĂ© de sujĂ©tion exceptionnelle ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă  15,5 fois le SMIC horaire par mois pour une personne accueillie de façon continue ou la moitiĂ© du SMIC horaire par jour pour une personne accueillie de façon intermittente.

  • L’indemnitĂ© compensatrice d’attente (article 12) :

En contrepartie de sa disponibilitĂ©, une indemnitĂ© est versĂ©e Ă  l’assistant familial auquel aucune personne n’est momentanĂ©ment confiĂ©e par l’employeur.
Le montant de l’indemnitĂ© est fixĂ© comme suit :

– La rĂ©munĂ©ration d’activitĂ© prĂ©cĂ©demment perçue est maintenue pendant un mois, afin de permettre notamment de mener des actions de formation ;

– Puis, pour les trois mois suivants, il est versĂ© une indemnitĂ© qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure, par jour, Ă  2,8 fois le SMIC.

L’indemnitĂ© n’est due qu’à l’assistant familial comptant 3 mois d’anciennetĂ© au service du mĂȘme employeur et qui s’engage Ă  accueillir dans les meilleurs dĂ©lais des personnes prĂ©alablement prĂ©sentĂ©es par l’employeur dans la limite d’un nombre maximum convenu avec lui.
L’employeur qui n’a pas d’enfant Ă  confier pendant une durĂ©e de 4 mois consĂ©cutive est tenu de recommencer Ă  verser la totalitĂ© du salaire Ă  l’issue de cette pĂ©riode s’il ne procĂ©dure pas Ă  son licenciement fondĂ© sur l’absence de personne Ă  lui confier.

  • Les congĂ©s pour Ă©vĂšnements familiaux (article 13) :

L’assistant familial bĂ©nĂ©ficie sur justification de congĂ©s exceptionnels rĂ©munĂ©rĂ©s de :

– Cinq jours ouvrables pour le mariage ou le PACS ;

– Deux jours ouvrables pour le mariage d’un enfant ;

– Un jour ouvrable pour le mariage d’un frĂšre ou d’une sƓur ;

– Cinq jours ouvrables pour le dĂ©cĂšs d’un enfant, du conjoint ou du partenaire d’un PACS ;

– Deux jours ouvrables pour le dĂ©cĂšs d’un grand-parent ou d’un petit-enfant.

Dans le cas oĂč l’employeur n’aurait pas la possibilitĂ© d’accorder ces congĂ©s avec absence des personnes accueillies, l’assistant familial bĂ©nĂ©ficie d’une indemnitĂ© compensatrice Ă©gale Ă  1/26Ăšme du salaire de base (correspondant au coefficient par personne accueillie, incluant la fonction globale d’accueil).

  • L’indemnitĂ© de licenciement (article 16) :

L’assistant familial comptant plus de deux ans d’anciennetĂ© chez le mĂȘme employeur aura droit, sauf en cas de faute grave, Ă  une indemnitĂ© de licenciement calculĂ©e sur la base d’un demi-mois de salaire par annĂ©e d’anciennetĂ© sans que cette indemnitĂ© puisse ĂȘtre supĂ©rieure Ă  6 mois de salaire.

  • L’indemnitĂ© de dĂ©part ou de mise Ă  la retraite (article 17) :

En cas de dĂ©part ou de mise Ă  la retraite, l’assistant familial bĂ©nĂ©ficiera d’une indemnité :

– D’un mois des derniers salaires s’il totalise dix annĂ©es d’anciennetĂ© chez des employeurs appliquant la CCN 66 ;

– Trois mois des derniers salaires, s’il a au moins quinze ans d’anciennetĂ© chez des employeurs appliquant la CCN 66 ;

– Six mois des derniers salaires, s’il a au moins vingt cinq ans d’anciennetĂ© chez des employeurs appliquant la CCN 66.

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